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Les lettres défilent lentement ce qui me facilite l’écriture. J’arrive à former une phrase sans difficulté particulière. Connaissant les fonctions du clavier rien ne me repoussait. Caroline revient vers moi, regarde ma phrase et me dit: - Bien maintenant on va passer à la vitesse supérieure. C’était trop facile voilà que ça se corse. Évidemment, c’est pour m’apprendre à maîtriser le clavier virtuel. En quelques mois, j’étais un virtuose du logiciel « discover ». Grâce au clavier virtuel je peux aller à ma guise naviguer sur Internet. J’étais excité comme un bébé qui découvre qu’il marche. Pendant tout ce temps j’ai toujours gardé en quelques sortes le moral. Cinq années ont passé. Amenda ma kinésithérapeute, avait mit tout son talent pour me sortir de là. Je pouvais bouger mon bras gauche. Extraordinaire je pouvais me gratter, me frotter les yeux et les lèvres. Quelle joie de retrouver ces gestes qui m’ont énormément manqué. Imaginer un instant que vous voulez vous gratter le front ou le nez qui vous démange et que vous ne pouvez pas le faire! Essayer donc, vous aurez un aperçu de ce manque. Je ne le souhaite à personne.

Cette cinquième année fut mémorable. Caroline me met dans un fauteuil électrique. Elle venait avec moi dans le grand couloir au cas de fausse manœuvre. J’apprenais un peu tous les jours pendant une semaine. Entre temps elle m’avait installé un bras articulé pour me permettre de me servir d’un clavier avec ma main. C’était fantastique. Un mois plus tard, je recevais un petit appareil qu’on appelle « dialo » . Un petit génie pas du tout encombrant, qui se scratche sur la tablette du fauteuil électrique que Caroline avait agrandie pour le recevoir. Il fonctionne comme le discover. Un contacteur dans la main, un écran qui s’allume, des lettres qui défilent, une phrase qui s’inscrit à l’écran supérieur et en cliquant sur une touche la personne peut entendre la phrase écrite. Le top du top. L’évolution continuait. Vient le tour de la domotique. Encore un appareil qui m’a changé la vie. J’étais devenu autonome. Grâce à une grande télécommande d’environnement elle me permettait de prendre l’ascenseur seul. Grâce à ce système je pouvais descendre et monter les volets, fermer la porte de ma chambre, allumer et éteindre la lumière comme la télévision, la chaîne stéréo ainsi que l’appareil enregistreur.

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